Romain Desmoulins, compositeur, a signé un nombre impressionnant de musiques entre 1907 et 1939. Cet article, signé de son arrière petit-neveu, J.F Petit permet de se rendre compte de l'importance de cet artisan de la chanson, de l'étendue de ses compositions, ainsi que de la variété d'artistes qui l'ont entouré durant ces trente années.
Romain Pierre Desmoulins, compositeur de musique, est né à Marseille le 1er septembre 1881, de parents Félix Desmoulins et de Marie Emilie Fargon, loueurs de garnis dans la ville de Marseille.
Son histoire publique commence en 1907, avec la chanson "Carmencita" chanté par Dickson, paroles de Pierre Chapelle et associé à Mathieu Franceschini pour la musique, parue à l'édition Maurel.
Le début de sa carrière est ponctué d'associations avec d'autres musiciens dont Ernest Dumont et Eugène Gavel qui auront eux aussi acquis une forte notoriété après la première guerre mondiale. Dés 1908, toujours accompagné de Franceschini et aussi de Lucien Plébus et Pierre Chapelle, il signera dans le répertoire de Félix Mayol " Conte Louis XV " .
Une rencontre importante avec Mayol l'amènera à côtoyer des compositeurs prestigieux, et il composera les musiques de
- "Américaine ", paroles de Roger Myra et Williams Burtey,
- "Cabotine", paroles de R Gaël,
- "Car moi j'aime ça" ,Paroles de Jean Rodor et Gabriello,
- "Une seul'fois", paroles de Vincent Telly et Delmare,
- "La valse au clair de lune", paroles de A. Carbonnel et Romani.
En 1911, la rencontre avec Jean Péheu pour les paroles, et avec la participation d'Eugène Gavel pour la musique, verra naître " Pantin d'amour".
Romains Desmoulins en 1916 Collection privée
Puis arrivent deux personnages, Louis Bousquet et Louis-Ferdinand Bénech.
Avec le premier qui composera les paroles, il en ressortira:
- "C'est moi Duchenok" chanté par Dranem,
- " Légende bretonne" au répertoire Allems,
- "Marche Française",
- "Le tango de minuit"en 1913,
- et toujours aux éditions L Bousquet "Peuchère"
paroles de Maurice Chalon et Jel, chanté par Berval.
Avec Louis Bénech, c'est une longue série de succès d'avant guerre qui verra le jour:
- Bénech associé à R. Champigny pour les paroles de "Au nom du père", "Cacahouète- Cacahouète" en 1910,
- Bénech seul avec Desmoulins en 1911 pour "Allo mademoiselle", "Le chapeau à la main", "Coralie " (que chantera Marcelly),
- René de Buxeuil s'unira avec Bénech pour les paroles de " Ton coeur n'est plus à moi ".
En 1912, toujours avec Bénech, " Le bon chemin", " C'est pour ça qu'on les aime", "Le coeur de Don Juan", "Fatma la brume", " Fiorella", " Fleurs fanées"," Lettre à Manon"," Les p'tites femmes de Paris"," Serment d'amour folie"," La souris noire".
En 1913, "(chanté par Charlus et édité chez Pathé Frères)"," La jolie loucheuse","Pourquoi douter","Bonsoirs les copains" le tango Argentin.
Pendant la grande guerre, Romains Desmoulins se retire à Marseille, où il travaille avec d'autres paroliers et musiciens. Avec Ernest Vibert, il sortira " Pourquoi maman", avec Vibert et Barré "C'est la valse du soir", chanté par Hamel, Audiffred, avec Vibert encore " La valse des marmites", chanté par Dalbret.
Les chansons retrouvées de cette période de guerre sont peu nombreuses, Il ne reste que deux adresses à Marseille où l'on trouve sa trace: au 16 cours Belsunce, chez André Cidale "A la Chanson Populaire", et aux éditions Vibert, au 34 allée de Meihan .
C'est aussi pendant cette période de conflit qu'il se maria le 7 juin 1916 avec Ismérie Aurore Didier, originaire d'Estrées dans l'Aisne; leur union perdurera toute leur vie (la photo de Romain Desmoulins est celle prise à son mariage/).
Il signe:
- En 1917, "J'ai dans la salle un petit béguin", paroles de Vilmise et accompagné de Frantz Luc pour la musique.
- En 1918, "Tout le long de la corniche", paroles de Ralph, paru aux éditions Digoudé- Diodet.
- En 1919," Chiffon danse", paru dans Paris qui chante.
Deux nouvelles chansons avec Louis Bénech," Retraite faubourienne", "La valse commence".
Dans ces années d'après guerre, d'autres interprètes nouvellement venus ne demandent qu'à étendre leur répertoire:
Il rencontre Willems, parolier et musicien belge, avec lequel il créera de très nombreuses chansons:
avec Willems et Dommel les titres suivants:
- "Adieu ma p'tite Lili!" chanté par Sarthel .
- "C'est mon p'tit", chanté par Monty et Perchicot
- "Ne brulez-pas vos lettres d'amour", chanté par Carmen Vildez.
- "Mélie attends qu'ça baisse", chanté par Alibert.
- "Sors d'ici", chanté par Perchicot.
avec Jean Rodor et Lucien Dommel :
- "Dans la rue" chanté par Perchicot.
- "C'est une chanson dans la nuit", chanté par Jean Flor.
- "Mesdames si vous n'aviez pas ça", chanté par Nibor
Une autre période s'ouvre de nouveau, Lucien Dommel reprend l'édition Willems et s'établit avec Valfy. Ils vont avec Desmoulins produire une bonne soixantaine de titres pour le plus grand plaisir des auditeurs. Parmi ces titres, retenons:
au répertoire Monty:
- "Y a trois filles à St Quentin", daté de 1923, " C'est tout ça qui fait Paris", "Sous le soleil Marocain",
- "Fifine ! Fifine"," Ohé François", " Tant qu'il y aura des coqs"," Hardis les coqs", etc
au répertoire Malloire:
- " Noël d'amour", aussi chanté par les soeurs Bordeaux
- "Quand on revoit la tour Eiffel"
- " A quoi bon" ,
- " Ah ! qu'il est bon
d'être garçon", " Hardis les coqs",
- " Que c'est beau la vie de bohême", " Décavé",
- " Calvaire d'aviateur", " Grippe sous",
- " Quel bonheur! Quelle joie", " Sous le soleil Marocain",
daté de 1925.
au répertoire Max Trébor:
" Les jardins du soirs".
au répertoire Marcelly
" Tu mentais", " Pour deux yeux qui vous ont regarder"